Je m'appelle Abigail. Abigail Charity Becker. Becker. Peut-être avez vous déjà entendu ce nom quelque part, dans les rues commerçantes sorcières, ou même dans les gazettes? Evidemment. Il appartient à mon père, le célèbre inventeur des produits ménagers Becker, qui ont la particularité de faire disparaître nimporte quelle tâche, même magique. "Les produits Becker, contre les tâches, même les plus tenaches !" [omg ce jeu de mot, pardon.] accompagné, d'un jingle bien accrocheur qui vous reste dans la tête des plombes après l'avoir entendu à la radio. Depuis toute petite, dans le monde magique, les gosses me rabachaient ce slogan chaque fois qu'ils entendaient mon nom. Très vite, j'avais commencé à nier mon lien parental avec le créateur de cette marque de peur de n'être reconnue que comme "La fille du Monsieur Becker qui fait disparaître les tâches, même les plus tenaches". Je suppose que je cherchais à prouver que je vallais bien plus que ça, et que je n'avais pas besoin d'un papa célèbre pour le devenir moi-même. Ainsi, dès mon entrée à Poudlard, je débutais mon ascension sociale par mes propres moyens : mon enthousiasme et mon sourire charmeur, qui en faisait craquer plus d'un, il fallait bien l'avouer. J'étais vite devenue la reine des lionnes de ma promo, appréciée des uns et jalousée des autres. (Autant dire "appreciée des gryffondors, et jalousée des serpentards." HA-HA.) Mon petit-ami de l'époque et moi, nous étions LE couple de Poudlard pendant de longues années et, j'avais même décroché le poste de poursuiveuse dans l'équipe de Quidditch de ma maison. Je me souviens même d'un temps où mes coéquipières et moi révions d'en faire notre métier. Joueuse de Quidditch professionnelles. Nous pensions même à créer notre propre équipe toutes ensembles, et de lui donner un nom débile tel que "les tigresses volantes" ou je n'sais quoi. Il semblerait bien que j'ai changé d'avis entre temps finalement, contrairement à certaines de mes amies qui ont continuées dans cette voix. A vrai dire, en septième et dernière année d'école, je ne savais toujours pas quoi faire de ma vie d'adulte, alors je m'accrochais parfois aux rêves des autres comme s'il s'agissait des miens. Mais moi, j'étais juste une paumée. Je pensais difficilement au futur, et quand je le faisais, je savais seulement que je ne voulais suivre la voix d'aucun de mes parents. Et voilà qu'arrivait ce jour fatidique. Les vacances d'hiver de ma dernière année d'étude, février je crois. Ma mère m'avait une fois de plus fait la morale à propos de mon avenir, et mon père acquiesçait tranquillement à tout ce qu'elle débitait. S'en était trop. Une dispute éclatait, et j'étais la première à la provoquer. La fille sans avenir au tempérament de feu avait claqué la porte de chez papa-maman.

Mon baluchon à bout de bras, je errais dans la rue quelques heures sans savoir trop quoi faire, ma fierté l'emportant sur la raison. J'étais tellement en colère que tout lieu me semblaient mieux que la maison de mes parents, jusqu'à ce qu'il se mette à tomber des cordes. C'est plutôt glauque de formuler ça comme ça, mais on peut dire que je me suis faite ramassée dans la rue par un homme. Voyant que j'avais nul part où m'abriter, ce dernier me proposait gentiment d'entrer dans l'étrange bâtiment derrière lui en attendant que la pluie passe. Proposition que j’acceptais, puisque après tout, je n'avais plus grand chose à perdre. Quelle surprise se fut pour mes yeux émerveillés que de découvrir un théâtre pour la première fois. Ses lumières, son ambiance, son odeur, ses couleurs. Tout dans cette salle m'appelait. Et c'est ainsi que ma passion pour le théâtre était née.

Directement après Poudlard, je rentrais dans leur groupe de personnes aussi talentueuses les unes que les autres sous la supervision d'Ambroise. Je participais presque tout les soirs à leurs répétitions, et représentation, décrochant les rôles de plus en plus importants. J'avais ça dans le sang, finalement. Et bam. Un beau jour, je me fais embauchée par pur hasard en tant que secrétaire du ministre de la magie. (Lien&rencontre à voir avec lui.) Je n'ai jamais complètement abandonner The Magical pour autant, mais il est vrai que mes interventions s'y font de moins en moins fréquentes. Et ça me rend triste, parfois.