La plus belle partie de jeu d’échecs jouée depuis des années à Poudlard –

On va commencer par tout de suite éteindre le mythe qui voudrait que Ron soit un benêt complet. Faisons les choses bien et parlons de sa première année à Poudlard. Vous souvenez-vous avoir vu Ron perdre une seule partie de jeu d'échecs ? Il est un fin stratège et il lui faudrait un très bon joueur pour le détrôner. Il arrive parfaitement à prévoir les coups à l'avance, un génie qui n'est pas donné à tous.
Lors de cette partie d'échecs en première année, il n'a pas seulement fait gagner Harry et Hermione. Il avait également sacrifié sa propre sécurité, sa propre pièce pour cela. Si cela montre une grande lucidité sur la situation et sur sa stratégie, cela démontre un certain courage qui saura faire taire ceux doutant de sa place chez les rouge et or. Ron est prêt à se sacrifier pour les siens et l'intérêt général. S'il sait se montrer très égoïste parfois, il ne laisserait rien blesser ceux qu'il estime mériter sécurité et respect. Il a quand même des valeurs qu'il sait faire passer avant sa petite personne.

Toujours en suivant ce même exemple, il avait su prendre les commandes. Cependant, cela se montre assez rares, Ron ayant du mal à avoir confiance en lui. Il est le plus jeune frère et a été quelque peu mis dans l'ombre de ses frères et même de sa jeune soeur, fille tant attendue. Cela n'aide pas forcément à savoir se démarquer des autres et prouver ses talents.
Pour cause, il perd parfois ses moyens et panique un peu, voire énormément. Dans ces moments, il est difficile de lui faire croire en ses atouts.

Le Miroir du Riséd ; « Tu crois que ce miroir montre l'avenir ? » –

De toute évidence, on voit bien ici le manque de délicatesse dont fait inconsciemment preuve Ron, bien que d'autres exemples soient plus éloquents (Hermione en a à la pelle à nous fournir). Si cela ressemble parfois à un comportement d'idiot fini, il le fait quelque peu malgré lui, étant très honnête dans ses réactions.

Mais ce dont je veux réellement parler ici est bien plus important. Ron est ambitieux, sachez-le. Vous n'étiez pas au courant ? C'est bien justement parce qu'il n'en parle pas. Après tout, pourquoi le dire tout haut quand Fred et George n'attendent que ça, briser sa petite bulle. Puis, et s'il n'était jamais à la hauteur de ces ambitions ? L'éventualité d'un échec et encore plus terrible que le silence. Et ça, il l'applique à bien des choses : ambitions scolaires, ses relations avec les autres, son futur...
Mais il a bel et bien des rêves. Il voulait être préfet (et l'est devenu, comme quoi quand il veut bien), il voulait être capitaine de l'équipe de quidditch, remporter la coupe du tournoi. Il rêve encore de célébrité, d'être reconnu pour ses qualités. S'il ne désire pas forcément être aimé de tous, il a envie que certaines personnes l'apprécient, car il les apprécie et là tout devient d'autant plus compliqué. Car pour les choses, on les souhaite et ça en reste là. Mais les gens ont leurs propres envies, fait-il seulement partie de leurs projets ? Il craint d'être invisible aux yeux des autres, se sentant toujours dans l'ombre de quelqu'un ou passant après une autre personne, le second choix, la pièce rapportée.

« Pas besoin d'aide, dit Ron. La signification de tout ça est évidente. Il y aura beaucoup de brouillard cette nuit ! » –

Ron a un don pour détendre l'atmosphère ou pour les petites remarques ironiques, sarcastiques et drôles. Il a toujours cette petite réflexion sur le cour du professeur Trelawney, cette remarque sur le cours du professeur Rogue, une blague à partager avec Seamus et Dean. Ses commentaires ne sont pas toujours bien accueillis par tous d'ailleurs, ça n'en témoigne pas moins une vivacité d'esprit et une certaine dose d'espièglerie. Après tout, il vit bien avec Fred et George. Sans second degré, il n'aurait probablement pas survécu après toutes ces années aux blagues des jumeaux.
Alors oui, il est un peu flemmard, il ne fait pas toujours ses devoirs et si oui, pas de gaieté de coeur. Mais il est de bonne compagnie lorsqu'il n'est pas ronchon. Mais comme dit plus haut, il a aussi son génie.

« Je déteste être pauvre » ; HP et la coupe de feu –

Si cette citation reflète encore son ambition, elle met aussi en avant sa grande sensibilité aux humiliations continuelles. Ron aime sa famille, elle compte énormément pour lui. Cependant, il aurait aimé qu'elle ne soit pas aussi embarrassante, pour sa fierté. Et c'est le point à souligner ici : sa fierté, qui n'est pas moindre en réalité.
Alors oui, il aime sa famille. Bien que cela lui déplaît de tout partager avec eux : des vêtements aux baguettes, en passant par la description physique aussi, pour bien faire les choses, n'est-ce pas ? Il aime sa famille, même s'il aurait aimé que sa mère ne lui remonte pas les bretelles si souvent en public et surtout devant Fred et George. Il les aime eux aussi, mais nettement moins quand ils s'évertuent à le ridiculiser et en faire la cible de leurs nouvelles créations, ce depuis son plus jeune âge. Il aime sa famille, mais ce serait quand même mieux s'ils avaient pu se déplacer plus tôt sans la poudre de cheminette.

Sa fierté a parfois bien du mal à gérer ces moments de gêne que tout cela occasionne. Cela ne l'empêche pas de se sentir très fière d'eux, de leur façon d'être, de leur valeur. Ils font aussi sa fierté. Et par fierté, Ron pourrait faire énormément. Le bien comme le mal. Sa fierté l'a en effet parfois poussé à se mettre en opposition ou à rejeter ses amis. Il n'a pas l'air si susceptible sur certains points et pourtant, il peut vite virer troll sur d'autres.

La capacité émotionnelle d'une petite cuillère ; HP et l'ordre du phénix –

N'en déplaise à sa camarade, si sa capacité émotionnelle peut être rapidement remplie, cela ne l'empêche d'avoir une large variété d'émotion. Oui, certes, la complexité de se sentir triste, heureux, tendu, excité et au bord de la folie lui échappe. Mais ces sentiments ne lui sont pas inconnus. En réalité, Ron est plutôt émotif. Il vit une émotion à la fois... et hélas, dû à cette capacité limitée à tres peu d'émotions à la fois, il vit cette émotion pleinement.
Quand il est en colère, il éclate, il en vire au ridicule ou encore une fois à l'excès. En fait, très souvent les deux à la fois. Quand il est heureux, il rit de bon cœur, ses yeux brillent, arpente joyeusement, le pas confiant les couloirs de l'école. Ron a donc les émotions les plus franches qui soient et ses réactions le sont tout autant. S'il exprime facilement ces émotions, il a en revanche plus de mal à identifier ses sentiments profonds. Il n'apprécie guère y faire face, les ruminant dans son coin pendant des heures, jours, nuits, semaines, voire années. Et au final, ça explose.